L’expression écrite est en général un exercice redouté par les élèves : pas d’idées, pas les mots, trop long, et puis cette orthographe à laquelle il faut faire attention… Alors, lorsque la professeure de français que je suis, annonce le thème de la nouvelle expression écrite : Ecrire un récit de chevalerie avec épreuves et combats à la clé, je lis sur le visage de mes élèves l’angoisse de l’exercice à venir..
Le jour de la correction arrive, j’attends de voir s’ils ont été inspirés ! Au final, je suis plutôt satisfaite. Ils ont fait des efforts, ont essayé pour la plupart de faire de leur mieux et je m’amuse de ce qu’ils ont trouvé. Et puis arrive la copie de Louise, élève de 5ème4, 13 ans. Je la connais peu. Elle est arrivée fin janvier de cette année 2023. A l’oral, Louise est une élève dynamique, intelligente et souriante. Je m’attends à une bonne copie, soignée, sérieuse. Je regarde sa rédaction : elle est longue… neuf pages manuscrites, d’une très jolie écriture. Un titre : « Le complot de Guédelon », des paragraphes et même quelques images pour agrémenter ma lecture. Ça commence bien ! Mais ça va être long et je passe déjà bien du temps sur mes copies… Allez je me lance, stylo rouge à la main…
Et bien je ne l’ai pas utilisé ce stylo, enfin si, un peu à la fin, à la deuxième lecture. Je n’ai pas pu m’arrêter de lire cette histoire remplie de rebondissements, de descriptions, de combats, d’émotions. Tout cela dans un vocabulaire recherché propre au Moyen-âge ! Il faut dire qu’elle y a passé plus de 8 heures !
« Je veux être écrivain et bibliothécaire ». C’est ce que me dit Louise à la fin du cours de français quand je lui exprime la joie que j’ai éprouvée à la lecture de sa rédaction. Un régal ! Quel plaisir de te lire Louise ! Bravo ! Plus tard, j’irai acheter tes livres !